Une nouvelle amie
Un film de François Ozon
Note: 16/20
Critique: Encore une fois, le réalisateur français surprend par un film mystérieux plein de fantasmes.
C’est dans les plus beaux intérieurs bourgeois qu’après une tragédie difficile à surmonter, on suit la mauvaise passe de David, un jeune veuf désespéré et de Virginia, la femme vivant en lui, ne rêvant que de sortir faire du shopping. A Romain Duris d’interpréter avec justesse et émotion ces deux personnages, l’un au bord du gouffre, totalement déboussolé, l’autre prenant gout à sa nouvelle vie, cherchant toujours plus à s’imposer sur le devant de la scène.
Anais Demoustier quant à elle, joue avec brio la meilleure amie de la défunte, entamant également une passe dépressive, après avoir vécu une relation des plus fusionnelles avec elle. Adorable et époustouflante, ne savant pas comment se remettre d’un tel désastre ni comment se placer face au travestissement de son ami. Ce duo aux liens particuliers, qui se repousse et s’attire comme des amants bipolaires passionne. Le casting repose sur des seconds rôles performants tel Raphael Personnaz, un bel et riche époux idéal sous toutes les coutures.
Le récit dépend avec cynisme tous les types de stéréotypes inscrit dans l’esprit des gens. On est bluffé par la tournure des événements. Le travestissement : de son appréhension à son acceptation, entre passion et folie, peur et fascination pour cet homme qu’on prend pour un pervers tandis que lui ne prend cela que pour un jeu. L’héroïne pourra-t-elle raisonner sa nouvelle meilleure amie de redevenir un homme ou trouve-t-elle en cette dernière tout ce qui lui permet de s’épanouir ? Le regard du cinéaste n’est jamais critique envers cet homme travesti, ne cherchant ni jugement, ni explication raisonnée à ses envies. Il le/la filme avec tendresse et amour, valeur qu’il défend jusqu’à la fin. On est ému par les rebondissements de situations improbables, les dialogues ravageurs qui font du mal et qui font du bien. On est sous le charme.
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