Coming Home

Un film de Zhang Yimou

Note: 12/20

Critique: Notre réalisateur chinois favori signe un film faiblard loin de combler nos attentes.

Ce qu’on pensait être une fable universelle et prenante n’est qu’en fait une petite histoire intime, peu captivante et assez banale : aider l’héroïne à retrouver la mémoire. On ne s’attendait pas à un tel développement aussi pauvre et lent. Après une introduction alléchante, des séparations déchirantes, on tombe rapidement dans une narration qui stagne et se répète. On s’ennuie littéralement lorsque le mari lit par exemple les lettres à sa femme désormais amnésique et qui ne le reconnaît plus. A aucun moment, on n’est touché par le contenu de celles-ci. Les dialogues sonnent creux, fades, peinent à émouvoir.

Et ce ne sont pas non plus les acteurs qui vont entretenir la puissance émotionnelle. Gong Li, vieillie et dénuée de toute grâce n’arrive pas à nous toucher et ce malgré ses efforts et son destin plutôt tragique. Sa fille, jouée par … est certainement bonne danseuse mais elle reste aussi fade qu’inexpressive, qui plus est son personnage est franchement détestable. Quant au mari interprété par … il tente en vain de (re)conquérir sa femme mais échoue (tout comme il échoue à convaincre le spectateur. Ce qui manque au casting c’est une force et une volonté inébranlable, une fureur de vivre, une lueur dans leurs yeux qui pourraient montrer qu’ils n’abandonnent pas.

On ne quasiment rien de la situation chinoise de l’époque et les raisons qui ont poussés le mari à être pourchassé et emprisonnée. Il n’est donc pas évident de comprendre les réactions de chacun. Reste une photographie magnifique, en particulier à l’intérieur de l’appartement, lieu resté coincé dans le passé où la lumière ne rentre à peine. On est étonné par la mise en scène de la chorégraphie mêlant danse et patriotisme communiste où les femmes dansent avec des fusils. Globalement les sentiments sont étouffés, les personnages ne sont pas attachants et on se lasse de leur présence.