Whatever works

Un film de Woody Allen

Note: 16/20

Critique: Comédie annuelle du réalisateur new-yorkais, la recette ne change presque pas mais le plaisir est encore au rendez-vous.

Grâce notamment à une mise en scène toujours aussi déjanté, le héros s’adresse à la caméra et au spectateur lui-même apportant sa dose de comique à chaque tirade. Le ton est évidemment névrosé comme à son habitude mais également frustré et cynique. Si l’ambiance n’est pas à tomber à la renverse, soyons sérieux, ce n’est pas son film le plus drôle, on se laisse gentiment porter par l’humour environnant bien sec et tarabiscoté.

Le casting vaut son pesant de rires puisque Larry David (bien qu’un peu inférieur à Woody Allen) s’en sort très bien en héros suicidaire, intelligent méprisant les masses populaires, la société et l’incompétence. Evan Rachel Wood est ravissante en blonde crédule tombant sous le charme du premier venu essayant de se libérer de la poigne chrétienne de fer de sa mère joué par Patricia Clarkson et qui sous ses airs de prudes cachent bien des fantasmes. Le reste des acteurs livrent des performances amusantes et charmantes : on est conquis.

Le récit en soi n’est pas ce que le réalisateur a de plus original à montrer. On retrouve ses thèmes de prédilections, soient le sexe, l’amour, le destin, l’adultère dans une comédie où les relations sentiments vont bon gré mal gré. Toutefois il insère dans ses dialogues de telles réflexions (faussement) philosophiques qu’on ne peut s’empêcher de rire. N’hésitant pas à défoncer des portes fermées, il pointe du doigt les aléas de la vie, la part de chance et malchance en chacun de nous, le politiquement correct et dénonce avec véhémence une société de plus en plus abrutie ne comprenant pas ses envies. Personnel, vivace, le développement se fait sans grande surprise toujours sur un ton gai et enjoué. On ne s’étonne de rien mais on se divertit pleinement croyant dur comme mère qu’en amour tout peut marcher quelle que soit notre situation. Happy end promit !