Sexe, mensonges et vidéos

Un film de Steven Soderbergh

Note: 14/20

Critique: Premier film du réalisateur américain et palme d’Or surpris, ce drame érotique n’est pas à la hauteur de nos attentes.

Toutefois il a le mérite de nous faire découvrir un excellent casting. Andie MacDowell est craquante en femme au foyer indécise, en proie au doute, soupçonnant son mari d’infidélités. Son jeu expressif, décontracté et faussement coincé nous bluffe. Laura San Giacomo interprète sa sœur, aguicheuse au possible, impertinente ayant une relation adultère avec le mari de cette dernière. Mari qui est joué par Peter Gallager, avocat sans scrupules ultra stressé et troublé par le comportement de ses proches. Enfin James Spader est le spécimen bizarre, émotionnellement insensible et très réservé sur sa vie.

La mise en scène est intéressante et joue à plusieurs moments sur des parallèles de situations soutenant l’atmosphère spéciale du film. Alors que le film parle ouvertement de la sexualité, il se réserve de nous montrer des scènes torrides, préférant laisser le spectateur imaginé ce qu’il se passe. En revanche, l’ambiance manque clairement de suspens par moment et la tension est rarement à son comble.

Le titre est assez explicite sur le contenu puisque ce sont lors de longs dialogues (uniquement à deux) que les protagonistes vont échanger presque sans complexe sur leur sexualité, leurs envies et désirs, leurs problèmes de couple, leur passé sexuel, etc. Si certains passages sont clairement haletants, on restera sceptique sur la puissance des autres. Les révélations n’ont rien d’excitant et leur portée pourtant original (filmer les gens dévoiler leur entière vie sexuelle) peine à toucher et à nous transporter. Les explications concernant les fantasmes de chacun sont pauvres et, au fur et à mesure que l’intrigue avance, on perd petit à petit de l’intérêt pour les personnages. Le récit ne captive plus lorsque le final arrive et on conclura l’œuvre avec un gout amer en bouche en se disant qu’il manquait surement un grain de folie et de voyeurisme à ce film. Dommage.