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Allons au Cinéma avec Tommy

Shokuzai

31 Juillet 2015, 19:35pm

Publié par Tommy's Ghostwriter

Shokuzai

Un film de Kiyoshi Kurosawa

Note: 11/20

Critique: Initialement une série télé, ce long film dramatique japonais de presque cinq heures intrigue autant qu’il ennuie.

Après un prologue efficace (le viol et meurtre d’une fillette), donnant l’eau à la bouche, sans pour autant dévoiler quoi que ce soit, le récit va ensuite faire un saut dans le temps pour le pire ! On y suit les quatre témoins du meurtre, chacune ayant juré à la mère de la défunte de faire pénitence jusqu’à ce qu’elles retrouvent le meurtrier. La mise en scène échoue toutefois à mêler le destin de ces quatre filles et présente sous forme de chapitre, l’histoire de chacune totalement séparée du reste. C’est laborieux, à peine un chapitre débute que l’on oublie déjà le précédent.

Cependant, l’ambiance est soignée et le réalisateur réussit à faire peser un malaise durant toute la longueur du film à travers des plans durs, jouant avec des couleurs sombres et des effets touchant parfois le surnaturel. Le casting presque exclusivement féminin surprend en bien. Kyoko Koizumi est impassible, mère en deuil, jamais vraiment effrayante mais toujours en position de force, sèche et stricte, n’ayant peur de rien. Yu Aoi, est adorable en semi-femme, semi-poupée, perdant peu à peu toute sa liberté. Eiko Koike, également excelle dans son rôle de professeur impeccable et droite, au courage infaillible. On sera toutefois décontenancé par la performance de Sakura Ando, jeune femme se prenant pour un ours, tirant la tronche la plupart du temps et peinant à sortir quelques émotions fortes. Finalement c’est Chizuru Ikewaki qui convainc le plus en femme avide, égoïste, sans morale, se mettant sur un piédestal.

Le récit avait tout pour plaire, hélas ceux qui s’attendaient à suivre l’enquête policière vont être déçus. Quinze années passent, l’ellipse a effacé toute trace du meurtre. On suit donc le quotidien de ces quatre femmes dont on a parfois du mal à connaître la pénitence. Qui souhaite oublier ? Qui souhaite se souvenir ? Tout cela est très confus ! Si pris un par un, chaque segment est agréable à visionner et qu’on s’attache à son personnage principal, le film entier ennuie et ne cesse de diverger ici et là, faisant patienter encore et toujours le spectateur qui souhaite urgemment connaître l’identité du meurtrier. Et quand après quatre heures de blabla superflu, on découvre le coupable à travers un twist imprévisible, on se dit : tout ça pour ça ? Plus jamais !

Shokuzai
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